Retraite : Comment inclure ses enfants dans le calcul des droits ?

28 décembre 2025

Partager l’éducation d’un enfant n’ouvre pas systématiquement droit à une majoration de pension, même en cas de charge effective. Les règles relatives aux trimestres supplémentaires ou aux majorations pour enfants diffèrent selon les régimes et s’appliquent rarement aux familles recomposées sans démarches précises. La désignation du parent bénéficiaire obéit à des critères stricts, parfois méconnus, qui laissent certains parents sans avantage malgré leur implication.

Des dispositifs existent pour reconnaître la parentalité au sein de configurations familiales complexes, mais leurs conditions restent restrictives. L’attribution des droits à la retraite liés aux enfants s’accompagne de démarches spécifiques et de délais à respecter.

Comprendre l’impact des enfants sur vos droits à la retraite

Avoir un enfant transforme la donne lorsqu’on s’intéresse à la retraite. Chaque naissance ou adoption peut permettre d’ajouter des trimestres à sa durée d’assurance, ce qui pèse concrètement dans le calcul de la pension. Il y a quatre trimestres accordés pour la naissance ou l’adoption, auxquels peuvent s’ajouter quatre trimestres supplémentaires pour l’éducation : loin d’être négligeables, ces périodes influencent directement la trajectoire de carrière, notamment pour celles et ceux dont le parcours professionnel a été interrompu ou morcelé.

Selon les situations, les ouvertures de droits varient. Pour un enfant en situation de handicap, il est possible d’obtenir jusqu’à huit trimestres, à condition que le taux d’incapacité soit d’au moins 80 %. L’adoption, qu’elle soit simple ou plénière, suit des règles spécifiques. Même un enfant recueilli au sein du foyer peut donner droit à une majoration, à condition d’avoir été effectivement élevé pendant neuf ans avant ses seize ans.

Le partage des droits entre parents ne va pas de soi. Avant 2010, la mère obtenait d’office les trimestres liés à la maternité et à l’éducation. Depuis, un partage est possible entre les deux parents pour les enfants nés ou adoptés à partir de 2010 : une déclaration écrite suffit, mais l’absence de démarche prive définitivement l’un des parents de ces trimestres. Cette subtilité échappe souvent, alors qu’elle peut avoir un impact durable.

Pour plus de clarté, voici les principaux cas où des trimestres supplémentaires ou des majorations sont accordés :

  • Naissance ou adoption : octroi de huit trimestres (quatre pour la maternité ou l’adoption, quatre pour l’éducation, partage possible entre parents)
  • Enfant en situation de handicap : jusqu’à huit trimestres selon le taux d’incapacité
  • Enfant recueilli : majoration possible si la preuve d’une éducation effective est apportée

La majoration de pension complète ce tableau : une augmentation de 10 % pour les parents ayant élevé au moins trois enfants pendant neuf ans avant leur seizième anniversaire, aussi bien dans le régime général que dans les régimes complémentaires. Mais attention, rien n’est automatique. Chaque situation mérite d’être étudiée au cas par cas et doit être justifiée par des documents concrets.

Quels dispositifs de majoration existent pour les parents ?

La notion de majoration s’impose comme un levier reconnu pour valoriser l’engagement parental dans le système de retraite. Plusieurs dispositifs se superposent, chacun avec ses modalités, ses conditions et ses effets sur la durée d’assurance ou le montant de la pension.

Pour chaque enfant né ou adopté, le régime général peut attribuer jusqu’à huit trimestres supplémentaires : quatre liés à la maternité ou à l’adoption, quatre pour l’éducation. Depuis 2010, les deux parents peuvent se répartir ces trimestres, à condition d’en faire la demande par écrit pour les enfants concernés.

Le congé parental ouvre également droit à des trimestres : un trimestre est validé pour chaque période de 90 jours d’interruption d’activité, dans la limite de quatre par an. Et pour les parents au foyer, l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) permet d’acquérir des trimestres, sous certaines conditions de ressources et de perception de prestations familiales.

La majoration de pension prend le relais dès trois enfants élevés au moins neuf ans avant leurs seize ans : dans le régime général comme dans l’Agirc-Arrco, la pension s’accroît de 10 %. Cette majoration s’applique sur la totalité de la pension, y compris les éventuelles surcotes. Certains peuvent aussi bénéficier d’une majoration temporaire de 5 % par enfant à charge dans le régime complémentaire, sous réserve d’âge et de situation.

La réforme des retraites de 2023 introduit une nouveauté : la surcote parentale. Il s’agit d’une augmentation de la pension pouvant aller jusqu’à 5 % pour les parents ayant validé tous leurs trimestres avant l’âge légal et obtenu au moins un trimestre au titre de l’éducation d’un enfant. Ces droits, même s’ils sont souvent intégrés automatiquement, supposent toujours la fourniture de justificatifs à la caisse de retraite.

Familles recomposées : comment sont pris en compte les enfants dans le calcul ?

Dans le contexte d’une famille recomposée, la question de la reconnaissance du rôle éducatif devient décisive, au-delà du lien biologique. Les trimestres pour éducation peuvent être répartis entre les parents, y compris en cas de recomposition, à condition de déposer une déclaration conjointe auprès de la caisse de retraite. Depuis 2010, cette répartition s’effectue librement au moment de la demande : mère, père, parent d’intention… toute personne ayant effectivement élevé l’enfant peut prétendre à la majoration, si la démarche est faite dans les règles.

Un enfant issu d’une précédente union, intégré dans le nouveau foyer, peut permettre à celui ou celle qui l’a élevé au moins neuf ans avant ses seize ans de bénéficier d’une majoration de pension. L’enfant recueilli, même sans lien de filiation, peut ouvrir ce droit si la réalité de l’éducation apportée est démontrée. Pour cela, il faudra présenter un livret de famille, des justificatifs de résidence, des attestations scolaires ou tout autre document prouvant la prise en charge effective.

La répartition des trimestres liés à l’éducation dans une famille recomposée est encadrée : quatre pour la naissance ou l’adoption, quatre pour l’éducation, pas plus. Les beaux-parents ou parents sociaux n’y ont pas droit seuls, sauf en cas de délégation d’autorité parentale ou décision spécifique. La déclaration sur l’honneur et la production de preuves d’éducation s’avèrent alors déterminantes pour faire valoir ces droits, et garantir une reconnaissance équitable de chaque rôle au sein du foyer.

Parent et enfants travaillant sur un calculateur de pension au bureau

Des démarches accessibles pour faire valoir vos droits liés aux enfants

Pour que les droits à la retraite liés aux enfants soient reconnus, il est préférable d’anticiper et de constituer un dossier complet. Cela commence par réunir les justificatifs : livret de famille, actes de naissance, jugement d’adoption si besoin, mais aussi les attestations de versement d’allocations spécifiques (AEEH, PCH) pour un enfant en situation de handicap. Ces documents servent de preuve du lien, de la durée d’éducation ou de la situation particulière ouvrant droit à des trimestres supplémentaires ou à une majoration de pension.

La première démarche s’effectue auprès de la caisse de retraite. Les pièces justificatives doivent être transmises lors de la demande de liquidation des droits, ou même en amont pour éviter tout blocage. La Caisse d’allocations familiales (CAF) peut également fournir des attestations utiles, notamment pour valider des périodes d’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF).

Pour les parents d’enfants en situation de handicap, la notification MDPH, l’attestation d’attribution de l’AEEH ou de la PCH permettent de justifier le taux d’incapacité et d’obtenir jusqu’à huit trimestres supplémentaires, sous réserve d’un taux d’au moins 80 %.

En cas d’adoption, la présentation du jugement correspondant est indispensable. Pour un enfant recueilli, la preuve d’une éducation effective pendant neuf années avant les seize ans de l’enfant reste le critère déterminant. Il est alors utile de s’appuyer sur des documents variés : attestations scolaires, certificats de résidence, décisions de justice.

Voici les principaux documents à fournir pour appuyer votre demande :

  • Livret de famille : atteste de la filiation
  • Jugement d’adoption : valide le statut d’enfant adopté
  • Notification MDPH, AEEH, PCH : justifient un taux d’incapacité
  • Attestations CAF : permettent de valider les périodes d’AVPF

Pensez à vérifier que votre dossier est complet avant de l’envoyer : un document manquant peut repousser l’étude des droits de plusieurs mois. Transparence, exactitude, anticipation : c’est ainsi que chaque trimestre, chaque majoration trouve sa juste place dans le calcul de la retraite. Au bout du compte, la reconnaissance du rôle parental se joue dans le détail des preuves et l’attention portée à chaque étape. Qui aura le dernier mot ? Celui ou celle qui aura su faire valoir, preuves à l’appui, son engagement au fil des années.

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